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Charles Biddle

Lauréat 

Avril

1998

Charles Biddle est né en 1926 à Philadelphie, Pennsylvanie, et y est demeuré jusqu’à l’âge de 16 ans. Tôt dans sa vie il commence à apprendre le piano, mais ses doigts, trop grands pour les touches, l’empêchent de poursuivre son apprentissage. Il décide donc de se tourner vers la contrebasse, un instrument qui ne le quittera plus jamais par la suite. Après la mort de sa mère, il commence à travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. Il est par la suite conscrit dans l’armée américaine, puis une fois son service terminé, il se lance dans des études à la faculté de musique de la Temple University et à la Salacandro School of Music.

Ce n’est qu’en 1948 que M. Biddle choisit d’émigrer au Canada avec son groupe de musiciens pour fuir le racisme endémique aux États-Unis. Il habite d’abord un moment les quartiers juifs de Montréal. Cultivé, curieux et avec une formation en musique classique, on lui offre tout juste après son arrivée deux postes : un dans l’Orchestre symphonique de Sherbrooke, dirigé à l’époque par Sylvio Lacharité, puis à la Société orchestrale de Montréal avec Joseph Berliosky. Il conserve ces postes pendant quelques années.

Sa carrière dans le jazz prend son envol au moment où il se fait offrir des contrats avec Bennie Goldson,
Pepper Adams et Thad Jones. Il cohabite même avec le saxophoniste Charlie Parker dans son appartement de la rue Dorchester. Il se joint aussi à quelques figures mythiques du jazz, dont Art Farmer, Jimmy Heath et Oscar Peterson. On le retrouve alors au début des années 50 au Top Hat, au Montmartre, au Chez Paris, au El Morocco et au Rock Head’s Paradise Café et au Rock Head’s Paradise Café (lequel était situé près de l’actuel Centre Molson).

En 1957, il épouse Constance Marchand, une Québécoise, qui aujourd’hui encore, partage tous ses combats et avec laquelle il a eu quatre enfants. Charles Biddle et sa famille déménagent ensuite dans les Laurentides où il organise plusieurs concerts et ouvre le café Uncle Charlie’s. En 1979, il inaugure le Biddle’s Jazz Restaurant and Bar. Situé sur la rue Aylmer à Montréal, cet endroit est connu comme étant le centre d’attraction du jazz à Montréal.

Par son engagement auprès des jeunes artistes, pour son combat contre le racisme, Charles Biddles, promoteur du jazz et mentor des jeunes artistes de toutes les communautés, est un homme que toute la société québécoise honore et respecte. Il a à son crédit des centaines de concerts-bénéfice. Il a joué pour Nelson Mandela et la Reine Elizabeth, et participe encore à plusieurs festivals de jazz internationaux.

Pour Charles Biddle, le jazz, c’est un mode d’expression : « Le seul moment où je me sens véritablement libre, nous dit-il, c’est lorsque je joue ».

Lauréat

Avril

1998